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Viva Valencia!
28 mai 2007

28. Sagunto, flamenco et crêpes au sirop

Ah! Le beurre de peanut! Comment ai-je fait pour survivre durant trois mois sans cet élément à la base de l’alimentation de tout bon Québécois? Heureusement, Vicki a eu la gentillesse de bien vouloir ajouter un kilo à ses bagages pour m’en apporter un pot. Du Kraft en plus! Les Européens ne savent pas ce qu’ils manquent…

Mais ce n’est pas tout : en plus du beurre d’arachides, j’ai eu droit à de la sauce à poutine et à du sirop d’érable! Ce dernier nous a d’ailleurs servi de prétexte pour nous faire un calorique, mais ô combien savoureux déjeuner d’amoureux. La veille, je suis passé au Pan des Azucar, un resto où travaillent deux de mes colocs et qui se spécialise en crêpes, pour demander à Christina, la patronne, s’il lui était possible de nous vendre un peu de son succulent mélange à crêpes. Elle s’est dirigé vers la cuisine et en est ressortie avec deux bouteilles de 500ml pleine du convoité liquide. « Je vais te charger comme si c’était de l’eau. 2,40euros. » Avec assez de mélange pour faire plus de dix grandes crêpes, ça ne revient pas cher l’unité! Et donc, arrosées du sirop divin, accompagnées de fraises, de bananes et de dulce de leche, ces crêpes ont constitué le meilleur déjeuner qu’il m’a été donné de manger depuis que j’ai traversé l’Atlantique!

Pour continuer dans cette lancée gastronomique à la Québécoise, j’ai invité Vincent et Anna (le Français et la Colombienne) à venir savourer les meilleurs, ou du moins les plus typiques des plats de chez nous. Puisque limité quant à la quantité de sauce, je leur ai servi en entrée une poutine improvisée, avec des frites maisons et un bloc de fromage émietté en guise de fromage en crottes. Vincent a semblé adorer, alors qu’Anna me paraissait faire un certain effort pour donner des commentaires positifs... Le plat de résistance a par contre fait fureur : je leur ai préparé rien de moins qu’un délicieux pâté chinois dans la plus pure tradition québécoise! Et pour dessert, je ne pouvais évidemment pas les laisser se lever de table sans qu’ils n’aient goûté au sirop d’érable!

Bien qu’ils m’aient assuré avoir beaucoup apprécié cette expérience culinaire, je crois que je suis celui qui s’est le plus régalé lors de cette soirée!

Le dimanche soir, comme pour conclure en beauté le premier week-end valencien de Vicki, nous sommes allé assister, dans un petit bar du centre, à un spectacle de flamenco qui me donne encore des frissons rien qu’à y penser. Dans un coin du bar, une minuscule scène s’élève, surmonté de trois chaises adossées au mur. Sur deux d’entre elles sont assis le chanteur et le guitariste alors que le percussionniste est à cheval sur une caisse de bois. Devant et à gauche de la scène, une quarantaine de personnes sont assises sur les chaises disponibles et au moins autant restent debout, dont nous deux. Faisant taire la modeste foule, le guitariste laisse échapper de sa guitare quelques accords d’échauffement. À son tour, le percussionniste commence à taper sur la face avant de sa boîte de bois, qui émet des sons de grosse caisse (bass drum) lorsque frappée au centre, et de caisse claire (snare) si on la tape en bordure. Comme pour se mettre dans l’ambiance, le chanteur tape doucement dans ses mains au rythme de la musique. C’est alors qu’il s’y met : sa voix rauque à la Gipsy King, accompagnée de mimiques faciales expressives, chantait et criait chacun des ses mots avec passion. Il ne nous en fallait pas plus pour que des frissons nous parcourent le corps tout entier. Pourtant, il y avait plus : Léo. Applaudi par ceux qui semblaient les fidèles de l’endroit, un homme vêtu en complet est monté sur la scène et s’est assis sur la chaise qui restait. Les yeux fermés, il s’est laissé imprégner de la musique durant quelques minutes pour finalement se lever et nous offrir un spectacle qui m’aurait jeté en bas de mon siège si j’en avais eu un. Un tonnerre de toc, de clap et de clac parfaitement synchronisés avec le reste de la musique faisait vibrer l’air, fendue à la fois avec grâce et fougue par les mouvement de Léo. Tout aussi expressif que celui du chanteur, son visage s’est vite couvert de sueur. Des «Olé Léo!» lancés par une habituée et les clappements de mains de la foule accentuaient le rythme de la musique qui à chaque crescendo me faisait empoigner de plus bel les mains de Vicki. Visiblement exténué de danser de la sorte, Léo ne s’est offert en performance que durant 4 ou 5 chansons, en plus d’un rappel chaudement réclamé. Afin de digérer cette dose d’émotions que nous venions d’absorber, nous sommes tranquillement rentrés à pied en échangeant nos impressions.

Le lendemain, je n’avais pas de cours alors on en a profité pour aller faire trempette à la plage et saisir quelques clichés dans les environs. Au couchée du soleil, nous nous sommes à nouveau laissé tenter par le même bar que la veille où nous avons assisté à un second spectacle de flamenco, cette fois beaucoup moins poignant. C’est une femme qui cette fois a occupé la scène et quoique sa performance fut sans reproche, le manque d’entrain et de passion des musiciens nous a laissé un peu sur notre faim. Il faut dire que nos attentes étaient plutôt élevées vu les prouesses du groupe de la veille.

Toujours en congé, nous avons passé une partie de la journée du mardi sur la site de l’America’s Cup. Pas grand-chose à voir si ce n’est des lounges trendy destinés au jet set et les kiosques promotionnels des innombrables commanditaires de la compétions. Pourtant, des centaines de personnes font la file chaque jour devant les détecteurs de métal pour entrer sur le site.

Mercredi, nous nous sommes rendus tôt à Sagunto, une petite ville à une trentaine de kilomètres au nord de Valence, pour y faire un peu de trekking autour d’un magnifique château. S’étant trompé de sentier à partir de la moitié de la promenade, on est passé près de rapporter quelques égratignures en souvenir. Tout s’est tout de même bien déroulé et nos yeux se sont régalés, tout comme notre estomac qui a eu droit à un pique-nique au pied du château, arrosé d’une boîte d’un litre de vin à 59¢. Nous avons terminé la journée par la visite de l’intérieur du château ainsi que de son voisin, un amphithéâtre romain tellement rénové qu’on dirait une construction neuve.

Encore une fois, je crois que cette balade n'aurait jamais été aussi agréable si je l'avait fait seul ou avec qui que ce soit d'autre que Vicki. Elle agit comme un catalyseur sur tout ce que je ressens, et me fait voir tout d'une autre manière. De la manière dont j'ai toujours voulu voir.

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Commentaires
T
Moi je sais cest quoi crescendo, dans mon cours de mouvement expressif, ( ahhh ahhh ihhhh ohhh uuhhh Y ! ) jai eu la chance de le pratiquer! Du plus lent mouvement au plus rapide.<br /> <br /> Je suis vraiment contente pour toi Oli de ta relation avec Vicki, inquietes toi pas je sais a quel point elle est exceptionnelle, ce nest pas pour rien que je lai choisi comme meilleure amie, et lesbyby lol<br /> <br /> Les mots que tu choisis me donnes envie de pleurer...tellement tu rayonnes de bonheur!<br /> Je vous souhaite le plus grand bonheur!<br /> <br /> Lesbyby, tant qua toi, ne tenfle pas trop la tete, mais cest vrai que tu es une fille extremement attachante et unique!<br /> <br /> je vous aimes <br /> Moi qui est au Costa Rica!<br /> valerie<br /> xxxxxxxxx
T
MAINTENANT JE SAIS C'EST QUOI UN CATALYSEUR!!!!<br /> ;) <br /> <br /> Tu m'impressionneras encore et toujours avec tes grands mots: l'autre fois c'était euh, indolent, et là c'est crescendo... kossé ça? Moi qui ai pourtant fait de la musique... (oups! ça ne m'avantage pas de dire ça lol)<br /> <br /> Ouais... pour dire comme tu dis mon coeur: "Olé Léo!" xxxxxxxx
Viva Valencia!
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