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Viva Valencia!
10 juillet 2007

40. Toujours plus haut, toujours plus loin.

Makarska. Cette ville va rester gravée à jamais dans ma mémoire. En fait, ce n’est pas tellement de la ville que je vais me souvenir, mais plutôt des montagnes de la chaîne du Biokovo, au pied desquelles se trouve Makarska. Elles m’auront permis d’atteindre un objectif personnel qui, j’en ai bien peur, sera toujours présent en moi : me surpasser, me surprendre moi-même, viser toujours plus haut, toujours plus loin.

Après avoir fait un petit tour de ville avec mes bagages sur le dos à la recherche d’une chambre abordable, j’ai dû me résoudre à accepter la proposition que m’avait faite, à ma sortie de l’autobus, une vieille dame peu sympathique et nullement ouverte à la négociation. Pour 12,50 euros, ce qui n’est pas si mal pour quelqu’un qui voyage seul, il m’a fallu me contenter d’une petite chambre dans la maison familiale de la dame.


Comme il se faisait déjà tard, je n’ai eu le temps de faire qu’un petite visite de la ville, somme toute charmante, et de me renseigner dans les agences touristiques sur les randonnées à faire dans le Biokovo. Mon but était évidemment d’atteindre le point culminant de la chaîne, le mont St-Jure, mais on m’a dit dans une des agences que ça me prendrait au moins huit heures pour y aller et revenir, si je ne prends pas trop mon temps. Dans une autre agence, je me suis fait carrément dire que c’était impossible de le faire en une seule journée. Impossible. C’est exactement le mot qu’il me fallait entendre pour me convaincre d’y aller.


Huit heures du matin, armé d’un énorme sandwich et de trois litres d’eau, je franchis la porte de ma chambre d’un pas décidé. Premier objectif : le mont Vošac, par où il faut passer pour aller au St-Jure.


Il m’aura fallu 2h30 pour arriver à un petit belvédère près du sommet. Deux heures et demie dans un sentier de cailloux instables, sous un soleil de plomb malgré l’heure matinale. Ce n’était quele début du trek, mais déjà je commençais à douter de mes capacités à me rendre jusqu’au bout.


Au belvédère en question se trouvaient deux ou trois personnes, en sandales, avec des t-shirts secs. Je n’arrivais pas à comprendre, avec ma langue qui pendait jusqu’à terre et mes vêtements trempés de sueur. C’est à ce moment que j’ai aperçu un petit stationnement quelques mètres plus bas. J’ai regardé ma carte et j’ai constaté qu’une route parcoure en effet toutre la chaîne de montagne. Je me suis senti plutôt fier d’avoir utilisé mes jambes pour arriver jusque là et ça m’a donné la motivation nécessaire pour continuer.


Après avoir engouffré la moitié de mon sandwiche, je suis monté jusqu’au sommet du Vošac, à 1422 mètres d'altitude. Ce n'était pas nécassaire pour atteindre le St-Jure, mais tant qu'à être à côté... Mon effort a de toutes façons été récompensé puisque la vue y est tout simplement grandiose. D'un côté, Makarska et la mer qui semble s'étendre à l'infinie; de l'autre, tout le Biokovo avec, au loin, une antenne qui se trouve – je l'ai appris plus tard – sur la cime du St-Jure.


Durant trois heures, j'ai parcouru de plus petites montagnes en direction de mon ultime objectif. Souvent sec, rocailleux et dépourvu de point d'ombre, parfois couvert de fotêt de pin, le sentier monte et descend comme des montagnes russes. À part les papillons, les sauterelles et les bourdons, rares sont les animaux qui se montrent le bout du nez. Dans les buissons, on entend toutefois plusieurs choses grouiller... J'ai tout de même eu la chance de voir deux serpents (c'est mon amour qui aurait été contente!) et un petit lézard. Comme il y a des vipères dans ces montagnes, le premier serpent m'a fait faire une jolie stepette! Il a par contre gentiment traversé le sentier sans même me regarder.


Le sentier a finalement abouti là où la route asphaltée commence sa montée en zigzag jusqu’au sommet du St-Jure. La dernière demi-heure d’ascension s’est donc faite sur le béton chaud, en croisant les voiturent qui mettent à peine quelques minutes à atteindre le haut de la montagne.


D’en haut, mes yeux arrivaient à peine à percevoir la petite cabane au sommet du Vošac où je me trouvait pourtant quelques heures auparavant. J'ai eu de la difficulté à croire que je venait de parcourir toute cette distance, et encore moins que je devais le refaire en sens inverse. J'ai avalé le reste de mon sandwiche, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai repris la route en direction de Makarska.


Le retour, pourtant plus rapide que l'aller, a été considérablement plus pénible. Le soleil était insuportable, mes pieds me faisaient mal, je n'avais presque plus d'eau. J'avais envie de me laisser tomber par terre, mais mes jambes, animée par je ne sais quelle énergie, continuaient d’avancer sans même que je n’aie à y penser.


Dès que j’ai franchi la porte de la maison où je dormais, c’est-à-dire dix heures après l’avoir passée le matin de la même journée, je me suis jeté sous la douche froide avec le peu d’énergie qui me restait, puis je me suis effondré sur mon lit, exténué comme jamais auparavant, le visage, le cou et les bras brûlés au quatorzième degré, les pieds pleins d’ampoules grosses comme leur homonyme, les genoux en compote, mais tellement, tellement fier de ce que je venais d’accomplir. Impossible? Rien ne l’est vraiment tant qu’on se croit capable.

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Commentaires
T
Wow mon frère! Quel courage tu as eu de monter le mont St-Jure! Je suis très fière de ce que tu as accompli, et moi aussi je suis d'accord avec toi, tant qu'on se croit capable d'accomplir quelques chose, on se doit de le faire! Même si cela n'a pas dû être facile pour toi, je suis certaine que tu es d'autant plus fier de ce que tu as fait! Tes photos montrent bien le degré de difficulté...même moi j'arrive pas à croire que tu as monté cette montagne!<br /> <br /> Continue à relever de beaux défis comme ça! <br /> <br /> Je t'adore!!!<br /> ta soeur<br /> xxxxxxxxxxx
Viva Valencia!
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