(16 mai au 20 juin)
Pour rattraper le
retard que j’ai pris dans mes récits, je vais résumer en une seule fois tout ce
que j’ai fait depuis le départ de Vicki jusqu’à aujourd’hui, jour de mon départ
de Valence.
Croyez le où non, au cours du dernier mois, j’ai connu un
certain « rush » de fin de session. Rien à voir avec Montréal par
contre! Si je n’ai que peu ou pas parlé de mes cours ces dernières semaines,
c’est que vraiment ils n’occupaient qu’une partie négligeable de mon temps,
même si c’est bel et bien pour l’université que je suis ici et que le
gouvernement me paye. Toutefois, durant les deux dernières semaines de mai et
les deux premières de juin, j’ai dû consacrer la majeure partie de mon temps à
mes travaux et projets d’école. Ironiquement, le cours-atelier qui a débuté un
mois en retard, où le professeur était soit absent soit inutile et où personne
n’a réellement su quoi faire avant le mois de mai, fut le cours qui m’a exigé
le plus de temps et d’énergie. Je suis d’ailleurs plutôt satisfait du résultat
auquel mes deux coéquipiers et moi sommes arrivés à obtenir avec aussi peu
d’encadrement. Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais je devais concevoir
un objet pour une compagnie espagnole de rotomoulage (procédé de moulage de
plastique avec lequel on obtient des objets vides à l’intérieur comme un
chocolat de Pâques) selon le thème Living
Outdoor. Notre concept final est un banc qui d’un côté propose un une
chaise normale et une chaise longue alors qu’à l’envers, il devient une chaise
berçante. Allez voir les photos dans la section Valence – L’école parce que je
m’imagine parfaitement que ce n’est pas facile à visualiser. On a donc passé
plusieurs jours à peaufiner notre concept et à se remplir les narines de poussière
de plâtre à force de poncer notre maquette. Lors de la présentation, j’ai vu
pour la première fois le professeur démontrer un quelconque signe
d’intéressement et d’enthousiasme. Même les représentants de l’entreprise ont
semblé adorer notre projet et veulent maintenant en construire un prototype en
grandeur réelle. Comme je quitte l’Espagne, je devrai laisser mes partenaires
s’occuper de donner suite au projet…
Mis à part ce cours, j’ai aussi passé beaucoup de temps dans
le laboratoire de photo pour développer les clichés en noir et blanc que j’ai
entre autre pris sur la route de Don Quichotte. J’ai bien aimé apprendre à le
faire, mais c’est un travail qui exige beaucoup de temps et de patience. Je
vais probablement continuer de prendre des photos 35mm, mais c’est Jean Coutu
qui va s’occuper du développement! Quant à mes cours de dessin et d’écodesign,
ils ne m’ont pas exigé trop de temps; quelques heures à la dernière minute ont
suffit pour tout terminer de façon satisfaisante.
Les fins de session espagnoles ne sont toutefois rien
comparativement à celles de Montréal et il me restait donc suffisamment de
temps libres pour continuer la plupart de mes activités et loisirs, comme la
plage, les promenades au centre historique, les fiestas, etc. Le rythme de vie
valencien normal, quoi!
Puis, il y a une semaines et demie, Moana, une amie du
secondaire, est venue me rendre visite et a passé avec moi mes derniers jours à
Valence. C’est aussi avec elle que je vais passer le reste de mon séjour en
Europe, d’abord en Suède, puis en Croatie, où Laure, ma coloc à Montréal et aussi mon amie depuis
le secondaire, viendra nous rejoindre.
La présence de Moana m’a donc obligé à revisiter chaque
attrait touristique de la ville, à manger dans tous mes restaurants préférés, à
passer de longues heures sur la plages, à faire la fiesta, … pas facile!
Le week-end dernier, j’ai fait une petite fête d’adieu dans
mon appartement. En tout, nous étions près d’une trentaine dont la plupart
était ceux avec qui j’ai lié mes plus fortes amitiés et qui ont joué un grand
rôle dans mon séjour à Valence. Je sais que je risque de ne revoir que peu
d’entre eux et ça m’attriste d’y penser, mais je m’étais fait à l’idée avant
même de partir du Québec. Disons seulement que je ne pourrai plus regarder L’Auberge espagnole du même œil…
Hier soir, pour ma dernière soirée, je suis allé manger au
Tanto Monta, un resto de tapas au coin de chez moi, avec mes colocs, Moana,
Marie, Nat et quelques amis. J’ai essayé d’enregistrer chaque voix, chaque visage,
chaque goût, chaque son, chaque image que je n’aurai pas l’occasion de revivre
avant plusieurs années. Je crois que c’est la première fois que je pars et que
je le réalise pleinement. C’est probablement parce qu’habituellement je connais
la date de mon retour...
De retour à l’appartement, mes adorables colocs m’ont remis
des cadeaux d’adieu typiquement espagnols pour que je me souvienne de mon
passage dans le pays. D’abord, j’ai eu droit à un paquet de jambon iberico
(jambon sec que l’on retrouve partout en Espagne), puis ils m’ont remis pour
rigoler un petit taureau et des castagnettes, tout ce qu’il y a de plus kitch.
Vous pouvez par contre être sûrs qu’ils vont décorer mon appartement dès mon
retour à Montréal (si Laure est d’accord…)! Ensuite, il m’ont donné un t-shirt
arborant une chauve-souris (emblème de Valence) apparemment sous l’effet de
l’alcool et portant le foulard officiel de Las Fallas, et juste au dessus, le
mot Ché, qui n’a pas tellement
d’équivalent français, mais que les Valenciens utilisent à toutes les sauces,
un peu comme un adolescent dirait man.
Un même vêtement ne pourrait pas mieux représenter Valence! Finalement, j’ai
reçu un drapeau de l’Espagne presque aussi grand que moi.
Ensuite, vers 2h du matin, j’ai fait mes adieux à Nat et
Marie qui, malgré qu’on ne sera qu’un mois et demi sans se voir, n’a pas pu
s’empêcher de pleurer. Je crois que c’est plutôt le fait que mon départ
symbolise la fin d’une aventure que nous croyions éternelle qui lui a soutiré
ces larmes…
Fidèle à mes habitudes, j’ai fait mes bagages durant la nuit
avant mon départ. Comme je devais partir de l’appartement vers 11h, ça ne m’a
laissé que cinq petites heures pour dormir et empêcher le manque de sommeil
accumulé de faire trop de ravage. Une fois l’heure du départ venue, mes trois
colocs sont venus me conduire à la station d’autobus. Nous n’avons pas trop
tardé à faire nos adieux et c’est tant mieux, ça aurait pu être difficile; s’il
y a des gens de qui je vais m’ennuyer, ce sont bien Miquel, Juan et Enrique!
Moana et moi sommes donc monté dans un bus qui nous a mené
jusqu’à Madrid, d’où part notre vol pour Stockholm. C’est d’ailleurs de
l’aéroport que je termine ces lignes. Durant les prochains jours, je vais être
à Norrköping chez Erik et Tina, mes deux amis suédois, pour faire la fête avec
eux durant le festival du Midsummer, qui coïncide avec la St-Jean.
C’est donc sur ça que se terminent les cinq mois des mes
aventures valenciennes. Cinq mois qui m’ont semblés cinq semaines, mais durant
lesquels j’ai fait, vu, goûté, entendu, essayé, appris plus de chose qu’en cinq
ans! VALENCE, TU VAS ME MANQUER!!!