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Viva Valencia!

11 juillet 2007

42. Au revoir l'Europe!

Après une nuit orageuse durant laquelle ma super tente à 20 euros n’a même pas laissé entrer une seule goutte d’eau, j’ai plié bagages et je suis allé attendre l’autobus au bord de la route. Quatre ou cinq heures et un transfert plus tard, j’étais de retour à Zagreb, la capitale, où je me trouvait deux semaines auparavant. C’est là que se terminera demain mon périple européen, dont la fin semblait si loin au jour de mon arrivée à Valence en janvier.

J’ai fait une petite ballade dans les rues de la ville, j’ai contemplé une dernière fois les toits orangés, les terrasses bondées au milieu des rues dallées, le va-et-vient incessant des trams. J’ai laissé mes oreilles se remplir de ce langage bizarre qu’est le croate, dont les seuls mots que j’ai réussi à apprendre sont merci, arachide et maïs. Même si je ne suis pas fâché de rentrer à la maison, ça va me manquer. Mais vous me connaissez… J’ai déjà des dizaines d’autres projets de voyage en tête! Ce qui veut signifie tout plein de lecture pour vous sur mes prochains blogs! Avouez que vous êtes contents!!!

Demain, je m'envole pour Londres, où je devrai encore une fois passer une nuit dans un aéroport. Par contre, mon vol pour Montréal part d'un autre aéroport alors je devrai faire un transfert qui me coûtera plus cher que mon vol Zagreb-Londres! Ils sont fous ces Anglais! Après tout ça, je vais arriver à Montréal vendredi soir. Un vendredi 13! Pensez à moi pour pas que mon avion s'écrase!

Merci à tous ceux qui ont suivi mes aventures et à ceux qui m’ont laissé des commentaires! J’espère qu’on aura l’occasion de se voir dans les jours/semaines suivant mon retour…

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11 juillet 2007

41. Encore des montagnes!

Croyez le ou non, à peine une heure après être revenu de ma méga excursion en montagne, je suis sorti prendre une marche! J’avais par contre une raison de continuer de faire souffrir mes pauvres petits pieds endoloris : je voulais aller m’informer des prix pour faire de la plongée le lendemain. C’est drôlement plus cher qu’en Indonésie! 110$ pour une journée de deux plongées… il ne me reste plus beaucoup d’argent, mais d’un autre côté, j’avais vraiment envie de le faire. Je suis donc retourné chez moi avec l’idée que le lendemain, j’allais enfin rechausser des palmes. En chemin, j’en ai profité pour me payer une bonne lasagne accompagnée d’une grande bière froide pour me récompenser de mes efforts de la journée.

Le lendemain matin, j’ai demandé à la propriétaire de la maison ou je dormais si je pouvais rester une nuit de plus. Comme elle ne sait rien dire d’autre en anglais que «maybe room» et «beach», elle prend un bout de papier et elle y écrit «15 euros». Quoi? J’ai payé mes deux premières nuits 12,50 et à l’origine, le prix aurait été encore plus bas si je lui avait dit que je restait trois nuits au lieu de deux. Et maintenant que je veux rester une troisième nuit, elle monte le prix? Je tente de lui laisser savoir que je ne suis pas dupe, mais elle me montre mon passeport en baragouinant quelque chose qui semblait vouloir dire : «C’est 15 euros, ou bien tu reprends ton passeport et tu t’en vas.» Ça n’a pas pris deux secondes que j’étais de retour dans ma chambre en train de plier bagages. Ce ne sont que deux ou trois petits euros de plus, mais il n’y a pas beaucoup de choses que je déteste plus que les profiteurs.

Pendant que je remplissais mon sac, elle passait constamment fouiner près de ma chambre pour voir si je ne changerais pas d’idée. Quand elle a bien vu que j’étais bel et bien décidé à m’en aller, elle est entrée pour me dire de me dépêcher à partir parce qu’elle avait une autre réservation pour le matin même, elle qui, quelques minutes auparavant, était prête à me laisser la chambre! S’il y a quelque chose que je déteste plus que les profiteurs, c’est bien les menteurs! À cause de son orgueil de vieille bougonneuse (désolé, mais je ne l’aime vraiment pas…), elle a probablement dû retourner passer la journée au terminal d’autobus pour y dénicher un autre touriste à la recherche d’une chambre.

Avec tout ça, j’ai décidé de changer mes plans. C’est l’avantage de voyager avec le sac au dos, sans rien réserver d’avance. Je me suis dis que j’allais bien trouver un autre endroit pour faire de la plongée. J’ai donc acheté un billet d’autobus en direction de Starigrad, petite ville au bord de la mer et au pied du Parc National de Paklenica.

À mon arrivée, je me suis présenté au premier camping suggéré par mon Lonely Planet. 21$ la nuit, pour moi et ma petite tente! Comme j’avais du mal à supporter mon sac à dos, j’ai accepté de payer le prix en me promettant de trouver un autre endroit moins cher pour le lendemain. Au moins, le camping donne sur la plage, donc j’ai pu prendre ça mollo pour le reste de la journée.

Le lendemain, comme je suis un peu masochiste, j’ai remballé ma tente et j’ai laisser mes bagages à la réception du camping pour aller faire… de la randonnée en montagne! Je me serais trouvé un peu idiot d’être aux portes d’un si beau parc national sans même y mettre les pieds. Par contre, les montagnes du parc de Paklenica n’ont rien à voir avec celles du Biokovo. Les sentiers y sont presque des routes et des dizaines de petites enfants et de grands-parents s’y baladent. Parfait pour moi dans l’état où je me trouvais!

J’ai donc fait une promenade de 4 ou 5 heures seulement. De la p’tite bière, quoi! Mais ce n’est pas parce que le niveau de difficulté y est moindre que le spectacle est moins grandiose. Le sentier principal passe au fond d’un énorme canyon. De chaque côté, des dizaines de grimpeurs de tous les âges escaladent les abruptes parois rocheuses. Une compétition internationale à d’ailleurs lieu dans le parc à chaque année. Si j’y retourne un jour, ce sera avec mon harnais et mes mousquetons!

Après une heure de marche, un embranchement du sentier monte dans les montagnes et mènent à une grotte. Un écriteau indiquait qu’il fallait 45 minutes pour y accéder, et qu’il ne me restait que 40 minutes avant la fermeture. Ma tête me disait : «Vas-y, tu peux le faire en 30 minutes!» alors que mes jambes me suppliaient de renoncer. C’est ma tête qui a gagné.

Presque en courant, sous un soleil toujours aussi cuisant, j’ai gravi le sentier en zigzag tel un sherpa dans l’Himalaya. J’ai dépassé quelques familles qui, de toute évidence, n’allaient pas arriver à temps. Rendu en haut, essoufflé et tout en sueur, j’ai été surpris de constater que personne ne guettait l’entrée de la grotte. J’y ai pénétré de quelques pas et quand mes yeux se sont habitués à l’obscurité, j’ai pu apercevoir au fond de la caverne, le guide, obligatoire pour la visite, avec un groupe de touriste. Je suis resté dans le noir, sans me faire voir, à contempler l’immense chambre pleine de stalactites et de stalagmites, et à laisser la fraîcheur et l’humidité abaisser la température de mon corps. Comme je n’avais pas tellement envie d’attendre le retour du guide ni de devoir payer le droit d’entrée, je suis ressorti après quelques minutes pour repartir vers le camping.

Après avoir récupéré mon sac à dos, je suis allé jeter un coup d’œil au camping voisin, partageant la même plage et séparé uniquement par un petit bout de clôture. Le prix : 11$, soit environ la moitié de ce que je venais de payer pour la nuit précédente! Je n’ai pas hésité à y piquer ma tente. Je me suis même trouvé un petit coin ombragé à une vingtaine de pas de la plage! Et comme on peut rejoindre le premier camping en longeant le bord de l’eau, j’ai continué à utiliser leurs douches, plus nombreuses et plus spacieuses. Avec le prix qu’ils m’ont chargé, je ne me suis pas senti mal une seconde!

Pour ma dernière journée avant de devoir me rendre à Zagreb, d’où partira mon vol jeudi, j’ai longuement hésité entre une escapade dans une île, une plongée, ou tout simplement une journée au camping à relaxer sur la plage. Cette fois, ce sont mes jambes (et mon porte-feuille) qui ont réussi à me convaincre de faire de sur-place! J’en ai profité pour égaliser mon bronzage – qui commençait à être bariolé avec les randonnées – et me mettre à jour dans mon blog. Je me suis aussi baigné une dernière fois dans les eaux transparentes de l’Adriatiques, que je ne reverrai certainement pas avant quelques années…

10 juillet 2007

40. Toujours plus haut, toujours plus loin.

Makarska. Cette ville va rester gravée à jamais dans ma mémoire. En fait, ce n’est pas tellement de la ville que je vais me souvenir, mais plutôt des montagnes de la chaîne du Biokovo, au pied desquelles se trouve Makarska. Elles m’auront permis d’atteindre un objectif personnel qui, j’en ai bien peur, sera toujours présent en moi : me surpasser, me surprendre moi-même, viser toujours plus haut, toujours plus loin.

Après avoir fait un petit tour de ville avec mes bagages sur le dos à la recherche d’une chambre abordable, j’ai dû me résoudre à accepter la proposition que m’avait faite, à ma sortie de l’autobus, une vieille dame peu sympathique et nullement ouverte à la négociation. Pour 12,50 euros, ce qui n’est pas si mal pour quelqu’un qui voyage seul, il m’a fallu me contenter d’une petite chambre dans la maison familiale de la dame.


Comme il se faisait déjà tard, je n’ai eu le temps de faire qu’un petite visite de la ville, somme toute charmante, et de me renseigner dans les agences touristiques sur les randonnées à faire dans le Biokovo. Mon but était évidemment d’atteindre le point culminant de la chaîne, le mont St-Jure, mais on m’a dit dans une des agences que ça me prendrait au moins huit heures pour y aller et revenir, si je ne prends pas trop mon temps. Dans une autre agence, je me suis fait carrément dire que c’était impossible de le faire en une seule journée. Impossible. C’est exactement le mot qu’il me fallait entendre pour me convaincre d’y aller.


Huit heures du matin, armé d’un énorme sandwich et de trois litres d’eau, je franchis la porte de ma chambre d’un pas décidé. Premier objectif : le mont Vošac, par où il faut passer pour aller au St-Jure.


Il m’aura fallu 2h30 pour arriver à un petit belvédère près du sommet. Deux heures et demie dans un sentier de cailloux instables, sous un soleil de plomb malgré l’heure matinale. Ce n’était quele début du trek, mais déjà je commençais à douter de mes capacités à me rendre jusqu’au bout.


Au belvédère en question se trouvaient deux ou trois personnes, en sandales, avec des t-shirts secs. Je n’arrivais pas à comprendre, avec ma langue qui pendait jusqu’à terre et mes vêtements trempés de sueur. C’est à ce moment que j’ai aperçu un petit stationnement quelques mètres plus bas. J’ai regardé ma carte et j’ai constaté qu’une route parcoure en effet toutre la chaîne de montagne. Je me suis senti plutôt fier d’avoir utilisé mes jambes pour arriver jusque là et ça m’a donné la motivation nécessaire pour continuer.


Après avoir engouffré la moitié de mon sandwiche, je suis monté jusqu’au sommet du Vošac, à 1422 mètres d'altitude. Ce n'était pas nécassaire pour atteindre le St-Jure, mais tant qu'à être à côté... Mon effort a de toutes façons été récompensé puisque la vue y est tout simplement grandiose. D'un côté, Makarska et la mer qui semble s'étendre à l'infinie; de l'autre, tout le Biokovo avec, au loin, une antenne qui se trouve – je l'ai appris plus tard – sur la cime du St-Jure.


Durant trois heures, j'ai parcouru de plus petites montagnes en direction de mon ultime objectif. Souvent sec, rocailleux et dépourvu de point d'ombre, parfois couvert de fotêt de pin, le sentier monte et descend comme des montagnes russes. À part les papillons, les sauterelles et les bourdons, rares sont les animaux qui se montrent le bout du nez. Dans les buissons, on entend toutefois plusieurs choses grouiller... J'ai tout de même eu la chance de voir deux serpents (c'est mon amour qui aurait été contente!) et un petit lézard. Comme il y a des vipères dans ces montagnes, le premier serpent m'a fait faire une jolie stepette! Il a par contre gentiment traversé le sentier sans même me regarder.


Le sentier a finalement abouti là où la route asphaltée commence sa montée en zigzag jusqu’au sommet du St-Jure. La dernière demi-heure d’ascension s’est donc faite sur le béton chaud, en croisant les voiturent qui mettent à peine quelques minutes à atteindre le haut de la montagne.


D’en haut, mes yeux arrivaient à peine à percevoir la petite cabane au sommet du Vošac où je me trouvait pourtant quelques heures auparavant. J'ai eu de la difficulté à croire que je venait de parcourir toute cette distance, et encore moins que je devais le refaire en sens inverse. J'ai avalé le reste de mon sandwiche, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai repris la route en direction de Makarska.


Le retour, pourtant plus rapide que l'aller, a été considérablement plus pénible. Le soleil était insuportable, mes pieds me faisaient mal, je n'avais presque plus d'eau. J'avais envie de me laisser tomber par terre, mais mes jambes, animée par je ne sais quelle énergie, continuaient d’avancer sans même que je n’aie à y penser.


Dès que j’ai franchi la porte de la maison où je dormais, c’est-à-dire dix heures après l’avoir passée le matin de la même journée, je me suis jeté sous la douche froide avec le peu d’énergie qui me restait, puis je me suis effondré sur mon lit, exténué comme jamais auparavant, le visage, le cou et les bras brûlés au quatorzième degré, les pieds pleins d’ampoules grosses comme leur homonyme, les genoux en compote, mais tellement, tellement fier de ce que je venais d’accomplir. Impossible? Rien ne l’est vraiment tant qu’on se croit capable.

9 juillet 2007

39. Un bref mais agréable séjour au Monténégro

Nous ne serons finalement resté que deux jours au Monténégro. Ce n’est pas que notre séjour à Kotor nous ait déplut, au contraire. Si nous avons décidé de retourner tout de suite en Croatie, c’est d’abord parce qu’une Hongroise qui parcours le pays depuis quelques jours m’a assuré que Kotor était de loin la plus belle ville qu’elle ait vu et que les autres valent un peu moins le détour. Aussi, le voyage tire à sa fin et il reste plusieurs endroits que nous voulons voir en Croatie avant de partir. En ce qui me concerne, il ne me reste qu’une petite semaine avant mon retour à Montréal. Les filles restent quelques jours de plus.

 

Tout le long entre Dubrovnik et Kotor, la route qu’a empruntée l’autobus longe l’Adriatique. Environ une cinquantaine de kilomètres passée les douanes, la mer pénètre dans les terres pour former une longue baie, la plus profonde de tout le sud de l’Europe. Ses contours sinueux font en sorte qu’en peu de temps on n’aperçoit plus la mer et on se retrouve encerclé par d’immenses montagnes. Il ne m’en fallait pas plus pour tomber sous le charme de l’endroit.

 

C’est tout au fond de cette baie que se trouve la ville de Kotor. À notre arrivée, nous nous sommes laissés guider par une dame jusqu’à une petite maison à 2 minutes du terminal d’autobus. Une petite grand-mère se débrouillant très bien en anglais nous a montré l’appartement qu’elle avait à nous offrir. Suite à d’intenses négociations, nous avons réussi à baisser le prix de notre séjour de 15 à 11 euros par nuit et par personne.

 

Après s’être installés, nous sommes parti explorer les environs. Tout comme Dubrovnik, Kotor possède une ville fortifiée et les bâtiments qu’elle renferme sont d’ailleurs assez semblables. Ses remparts grimpent par contre à plus de 200 mètres dans la montagne. Dès que j’ai su qu’on pouvait y monter, mes plans pour le lendemain étaient faits. On a profité du reste de la journée pour découvrir la ville. Il y a beaucoup moins de touristes qu’en Croatie et donc l’atmosphère y est plus calme. Les petites rues de la vieille ville sont moins organisées qu’à Dubrovnik et les bâtiments m’ont semblé plus authentiques, moins «refaits». Les remparts y sont aussi en moins bon état et plusieurs sections sont carrément en ruines. Bref, Kotor est comme un petit Dubrovnik épargné par le tourisme de masse et inséré dans un décor encore plus enchanteur. En fin d’après-midi, on a fait une petite saucette dans la mer, toujours aussi claire et chaude qu’en Croatie.

 

À sept heures du matin, j’étais debout afin de me préparer pour ma petite randonnée. Je suis passé à l’épicerie faire quelques provisions puis je me suis tout de suite dirigé vers la petite rue qui fait office d’entrée du parcours. J’ai pris deux minutes pour observer la carte qu’on m’a remise en payant mon droit d’entrée. Il y avait trois types d’itinéraire proposés, selon le niveau de difficulté. Comme la carte était plus ou moins détaillée et que j’avais un peu de difficulté à la déchiffrer, j’ai plutôt décidé de suivre les chemins qui allaient m’inspirer, en espérant arriver le plus haut et le plus loin possible. Après une bonne demi-heure à grimper et à fouiner dans quelques bâtiments en ruines, je sentais que j’approchais déjà du sommet sans que je n’aie toutefois noté de changement de difficulté. J’aperçois alors deux personnes entrer dans les remparts par une toute petite porte. En allant y jeter un coup d’œil, j’ai vu un sentier qui semblait continuer dans la montagne. Ah ah! J’avais enfin trouvé le chemin difficile, tracé en rouge sur la carte, sur laquelle je n’arrivais toujours pas à me situer. Je m’y suis lancé aussitôt. J’ai passé à côté d’une jolie petite église qui semblait abandonnée, puis je suis monté en zigzag dans la montagne durant une autre demi-heure, après quoi je me suis arrêté pour dîner. J’ai profité de cette pause pour étudier la carte, histoire d’estimer combien de temps il me restait avant d’atteindre le sommet – parce que bizarrement, je n’apercevais plus de remparts. Après quelques minutes, j’ai du me rendre à l’évidence : j’étais rendu bien en dehors de la carte! Il me semblait aussi que les touristes se faisaient rares (ou plutôt absents)! Au moins, cette longue marche au soleil a été récompensée par une superbe vue sur l’arrière des remparts et sur les montagnes environnantes.

 

J’ai donc rebroussé chemin et j’ai terminé le parcours officiel, pas très difficile malgré ce que semblait suggérer la carte. Une fois de retour au bas de la montagne, je me suis jeté à l’eau puis je suis retourné à notre petit appartement où je devais rejoindre les filles.

 

En soirée, nous sommes allé souper dans la vieille ville. À notre grande surprise, la petite ville calme et presque déserte s’était transformée en un centre-ville animé avec de la musique et des gens partout. J’avais entendu parlé qu’un festival se tenait dans la ville, mais je ne m’attendais pas à me retrouver dans une discothèque en plein air! On a traversé la foule qui assistait à un spectacle de danse donné par des jeunes pour atteindre le resto où nous voulions aller. Après le repas, les filles voulaient sortir prendre un verre, mais malgré toute ma bonne volonté, mes jambes m’ont d’elles-mêmes conduit jusqu’à mon lit.

 

Le lendemain matin, nous avons pris le premier autobus en direction de Dubrovnik où les filles et moi nous sommes séparés. Pour me dernière semaine, je tenais à faire de la randonnée en montagnes alors qu’elles ont plutôt opté pour les plages et les îles. Je vais donc tranquillement remonter la côte adriatique en m’arrêtant d’abord à Makarska, à la base du Biokovo (chaîne de montagne), puis à Starigrad dans le Parc National de Paklenica. Mes derniers messages risquent donc de traiter presque exclusivement de montagnes…

5 juillet 2007

38. La perle de l’Adriatique

Dubrovnik porte à merveille son surnom de «perle de l’Adriatique». Elle est sincèrement l’une des plus belles villes que j’ai eu l’occasion de visiter au cours de tous mes voyages. Évidemment, les touristes s’y rassemblent par milliers, mais ça ne saurait m’empêcher d’apprécier sa beauté.

Il nous a fallu parcourir les routes croates durant onze heures et demie pour se rendre de Plitvice à Dubrovnik, incluant une courte escale en Bosnie, qui coupe la Croatie en deux probablement pour avoir accès à la mer sur quelques kilomètres.

Une fois débarqués de l’autobus vers 21h, nous espérions que, comme c’est le cas dans chaque terminal d’autobus croate, une dame viendrait nous proposer une chambre puisque nous n’avions réservé dans aucun hôtel ou auberge. La chambre chez l’habitant (guest house) est une formule de logement très répandue pour les voyageurs en Croatie et, comme prévu, on nous a offert un petit appartement avec une chambre à trois lits, une cuisine et une salle de bain qui nous a coûté environ 18$ la nuit à chacun. Par après, on a réalisé qu’on aurait pu négocier le prix, mais après une journée complète d’autobus, tout ce que nous voulions était d’avoir une chambre le plus vite possible. En arrivant sur place, la gentille vieille dame propriétaire des lieux nous a gentiment offert un succulent jus à base d’un fruit ressemblant à des cerises, que nous avons siroté assis sur le balcon, profitant de la vue sur la jolie baie dont les collines qui la borde sont flanquées de petites maisons au toit orangé.

Ce n’est que le lendemain que nous l’avons réellement ressenti : l’étouffante chaleur du sud. Chaque pas nous extirpe quelques gouttes de sueur et nous nous réfugions à l’ombre chaque fois que nous le pouvons. Pour notre première journée de visite, nous nous sommes contenté d’une courte ballade dans les petites rues de la vieille ville, fortifiée par d’impressionnants remparts d’un périmètre de 2km et datant du XIIIe siècle. C’est l’attraction principale de Dubrovnik, et avec raison. De l’extérieur, avec ses ponts-levis, ses centaines de toits oranges collés comme des sardines et ceinturés de l’épaisse muraille atteignant jusqu’à 25m de haut, ses tours et ses canons, on s’attend à tout moment à voir jaillir un chevalier sur sa monture ou alors un roi en costume d’époque. Comme si ce n’était pas déjà assez beau, la vieille ville s’avance dans la mer Adriatique avec d’un côté une petite forteresse et de l’autre, une marina. Derrière, ce sont de magnifiques montagnes qui font office de toile de fond.

De l’intérieur, c’est tout aussi beau. La jolie rue principale pavée de marbre luisant traverse la vieille ville d’est en ouest. Au nord, une douzaine de ruelles, qui sont en fait des escaliers, montent jusqu’au mur de la forteresse. Au sud, un dédale de petites rues offre une multitude de possibilités de balades. Partout, des restos et des cafés-bars avec des terrassent bondées de gens et, bien évidemment, une tonne de boutiques de souvenirs. Les bâtiments, collés les uns aux autres, sont presque tous constitués de murs de pierres blanches, de toits en tuiles oranges et de fenêtres à volets verts. Cette uniformité contribue à renforcer l’atmosphère unique qui émane de cet endroit. On s’y sent tout simplement ailleurs.

Après une promenade d’à peine quelques heures, nous sommes allés paresser sur la toute petite plage de galets juste à côté. J’ai rarement eu l’occasion de voir autant de gens par mètre carré en train de se faire bronzer sur leur serviette. J’ai d’ailleurs plutôt passé la plupart de mon temps dans l’eau chaude et turquoise à pourchasser les quelques petits poissons qui s’aventurent près de la plage. Nous avons terminé la soirée sur une terrasse, autour d’une petite table d’un bar où se donnait une concert de jazz à l’extérieur. J’en ai profité pour goûter au prošec, un vin sucré semblable à du porto blanc.

Le lendemain, on a pris notre courage à deux main pour affronter les cuisants rayons du soleil et on a marché sur les remparts de la vieille ville. Une bonne heure à monter et descendre des escaliers sans aucun endroit pour se mettre à l’ombre, ou presque. Par contre, la souffrance en valait le coup. Les différents points de vue que les hauteurs du mur permettent d’avoir sur la ville, sur l’Adriatique, sur les montagnes, sont tous simplement à couper le souffle. On peut aussi mieux observer les différences entre les bâtiments originaux et ceux qui ont dû être restaurés suite aux pilonnages de 1991-1992 lors de la guerre civile qui ravagea l’ex-Yougoslavie. 68% des quelques 800 bâtiments avait alors été endommagés par des obus. Aujourd’hui, la restauration se fait selon les techniques de construction traditionnelles et, autant que possible, avec les matériaux originaux. Le résultat est merveilleusement réussi et la plupart du temps, on n’y voit que du feu.

Après ces deux agréables journées, nous sommes de nouveau montés dans un autobus qui nous a fait traverser la frontière du Monténégro, pays qui jusqu’à présent m’était totalement inconnu. Je vous relaterai mon séjour à Kotor, notre première escale, lors de mes prochains récits.

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3 juillet 2007

37. Un paradis sur Terre

Comment qualifier le Parc National de Plitvice autrement que par l’expression «paradis sur Terre»? Notre petite randonnée dans cette nature splendide et intacte a agis sur moi comme une bouffée d’air frais au milieu d’un centre-ville pollué. Moi qui avais tellement hâte de me retrouver loin des grands immeubles, des publicités et des files de voitures, j’en suis ressorti comblé et revivifié. L’air y est pur et les arbres débordent de verdure. Et que dire de l’eau? Les lacs sont remplis d’une eau aussi turquoise et limpide que dans les Caraïbes, si ce n’est pas plus! Et ça grouille de poisson là-dedans! Rien de très coloré, mais leur quantité et la transparence presque totale de l’eau rend le spectacle impressionnant.

Les seize lacs se déversent les uns dans les autres par d’innombrables chutes, cascades, rapides, allant de quelques centimètres à plusieurs mètres de haut, disposées de façon à créer des tableaux à couper le souffle. On jurerait que des architectes-paysagistes sont derrière tout ça!

Pour visiter les lieux, des sentiers ont été aménagés de manière à proposer plusieurs types de randonnée pour tous les calibres de marcheurs. En tout, 18 km de sentiers et de passerelles de bois contournent et chevauchent les plans d’eau, traversent la forêt et pénètrent de petites grottes pour offrir aux promeneurs une ballade inoubliable.

Les seuls reproches que l’on puisse faire au parc sont l’interdiction de se baigner dans ses lacs et ruisseaux, ainsi que la quantité somme toute importante de visiteurs dans ses sentiers malgré un coût d’entrée assez salé. Tout ça reste toutefois normal étant donné que le site a été déclaré Patrimoine mondial de l’UNESCO en 1979.

Sous un ciel malheureusement gris, une longue marche de près de six heures nous à suffit à faire le tour des principaux points d’intérêt du parc, après quoi nous sommes retournés au camping où nous avons élu domicile. Nous y avions loué un mignon petit bungalow de 2 lits avec juste assez de places entre les deux pour que j’y installe mon matelas de sol et mon sac de couchage. En fin de voyage, c’est le budget qui prime sur le confort!

Selon nos plans initiaux, la destination suivante devait être le Parc national de Paklenica avec ses montagnes et ses sentiers de trekking, mais notre longue promenade à Plitvice à donné à Laure un vilain mal de genoux. De plus, deux Québécois que nous avons rencontrés dans les sentiers du parc nous ont donné une idée qui nous a convaincu de changer de cap. Nous allons donc jusqu’à Dubrovnik, à l’extrême sud du pays, dans le but d’y passer deux ou trois jours pour ensuite traverser au Monténégro, apparemment magnifique et moins cher que la Croatie. Une étampe de plus dans mon passeport!

3 juillet 2007

36. Croatie première partie : Pula et Zagreb

Me voici enfin en Croatie! Ça faisait des mois que j’attendais ce moment! Avec Laure et Moana, je vais donc passer deux semaines et demie dans ce pays dont j’entends tellement parler depuis quelques années.

Suite à un tout petit vol d’un peu plus de deux heures, nous sommes atterris à l’aéroport de Pula, au nord-ouest de la Croatie. En une dizaine de minutes, le taxi nous a déposé devant l’office du tourisme où nous avons demandé des informations à savoir où on pouvait bien passer la nuit. La seule option abordable encore disponible était de faire du camping sur le terrain d’une auberge de jeunesse un peu en dehors du centre… mais sur le bord de la mer! J’y ai donc piqué ma tente alors que les filles se sont installées dans une autre, qu’elles ont louée sur place. Après une petite sieste bien méritée, nous sommes allé nous balader au centre à la recherche d’un restaurant. Nous avons arrêté notre choix sur une pizzeria et nous ne l’avons pas regretté; on a constaté que les Croates ont beaucoup appris de leurs voisins italiens! Nous sommes ensuite allés dans un café Internet pour réserver une chambre pour notre prochaine destination, c’est-à-dire Zagreb, capitale croate. Nous avons aussi fait la réservation d’une voiture puisque nous voulions nous gâter en nous payant un petit road trip d’une semaine entre Zagreb et Dubrovnik. Quelques minutes d’autobus plus tard, nous étions de retour à l’auberge et nous nous sommes introduits dans nos sacs de couchages. Notre première vraie nuit de sommeil depuis deux jours fut des plus reposantes, sauf pour une petite demi-heure où un gras sous l’effet de substances illicites quelconques gueulait sans cesses les mêmes phrases dont les seuls mots compréhensibles étaient Stefany, help me, 20 000 KN (4000 $), please et fuck you. Je me demande bien ce qu’elle lui a fait cette Stefany! Un autre gars a finalement réussi à l’éloigner de l’auberge et on a pu retrouver le sommeil.

Le lendemain, nous n’avions qu’une petite partie de la journée à consacrer à Pula parce que nous voulions partir tôt pour Zagreb. Nous sommes d’abord allés acheter nos billets d’autobus puis nous nous sommes promenés dans les rues de la ville. Nous sommes évidemment passés par l’impressionnant amphithéâtre romain qui ressemble au Colisé de Rome, en version un peu plus petite. Sa construction date du premier siècle après Jésus Christ, et son emplacement au bord de l’Adriatique accentue davantage la beauté de la scène. Aujourd’hui, il a été converti en salle de spectacle.

La ville de Pula regorge d’autres petits monuments datant de l’ère romaine, ce qui rend l’exploration de ses rues fort agréable. Par contre, je dois avouer que le dépaysement auquel je m’attendais en venant en Croatie n’a pas vraiment eu lieu. Sans espérer débarquer dans l’Europe de l’est du milieu du siècle dernier, je croyais que les séquelles de la récente séparation d’avec l’ancienne Yougoslavie allait pouvoir se ressentir, que les gens étaient un peu plus pauvres que dans le reste de l’Europe, que je me sentirais dans l’est, quoi! La première impression que m’a laissée le pays est toute autre; malgré que Pula soit une toute petite ville, tout semble aussi développé qu’en France ou en Espagne, par exemple, et ses habitants, aucunement différents des Européens ou des Nord-américains, m’ont l’air tous aussi aisés que dans n’importe quel pays riche. Pas un clochard ni même un mendiant. Les prix des restaurants ou des auberges ne sont d’ailleurs pas moins chers qu’ailleurs. Ce n’est pas que je suis déçu, mais je suis simplement un peu déboussolé… Mais n’est-ce pas là un peu le but de partir en voyage?

Quatre heures d’autobus nous ont finalement menés à Zagreb, ville où les tramways sont les chefs de la route puisque leur réseau dessert plus d’arrêts que le métro de Montréal. Et apparemment, on n’a pas plus besoin d’acheter de billet qu’a Valence! J’avais un peu peur de me faire prendre et je me doutais que les amendes seraient plus salées qu’en Espagne, mais les filles étaient persuadées que leurs talents de comédiennes pourraient convaincre n’importe quel contrôleur de notre innocence. Nous n’avons donc payé que le premier de la demi-douzaine de trajet que nous avons effectués et nous ne nous sommes heureusement pas fait prendre. De tout façon, la grande majorité des Zagrébois semblent agir de la même façon…

Pour une vingtaine de dollars la nuit, ce qui apparemment était le moins cher que l’on pouvait payer à Zagreb, on a eu droit à une confortable chambre juste à nous dans une petite auberge tout neuve, toute propre, toute accueillante, située au bout de trois lignes de tram. C’est d’ailleurs à cet endroit que ce trouve une multitude de petits kiosques de nourriture, qui m’ont donné l’occasion de goûter aux bureks, de longs pains feuilletés fourrés avec une garniture quelconque. Ceux aux épinards sont excellents. Deux bureks suffisent à me remplir l’estomac et à 1$ l’unité, ça cadre dans mon budget!

Zagreb est vraiment une jolie ville et quoique ses rues flanquées de boutiques branchées fourmillent de gens habillés à la mode, l’ambiance qui y règne, en partie grâce aux trams et à l’architecture, m’a un peu rapproché de mon désir de me sentir plus à l’est. Ça ne m’a donné que plus hâte de visiter Dubrovnik que tous ceux qui sont passé par la Croatie qualifient de must.

29 juin 2007

35. Stockholm

À notre arrivée à Stockholm, la plus belle capitale d’Europe selon plusieurs, Moana et moi avons traîné nos lourds sacs à dos jusqu’à notre auberge. Le temps de déposer notre fardeau, nous sommes ressorti pour engloutir un bon kebab, qui reste à mon avis la meilleure option en terme de rapport qualité/prix quand on a l’estomac qui gargouille.

Nous nous sommes en suite dirigés dans le Gamla Stan (vieille ville) où nous avons parcouru ses artères principales en fouinant dans les boutiques de touristes pleines à craquer figurines de vikings et d’objets arborant des orignaux. Eh oui! Ils nous ont volé notre emblème national!! Au moins il nous reste le castor…

Pour souper, nous sommes passés dans une des seules épiceries ouvertes le dimanche soir pour s’acheter des bonnes köttbullar (boulettes de viande) et une sauce à la viande pour accompagner les pâtes fournies gratuitement par notre auberge. Après ce copieux repas, la fatigue accumulée au cours des derniers jours nous a assommés. Avant de tomber K-O, j’ai tout de même pris quelques minutes pour écrire mon blog sur mon portable que plus jamais je ne vais traîner en voyage!

Le lendemain, nous sommes retournés dans le Gamla Stan pour y faire une visite un peu plus complète. Nous avons entre autre visité le Palais Royal (la Suède est une monarchie et possède donc un roi). L’impressionnant bâtiment possède 608 pièces, ce qui en fait le plus grand palais du monde. La visite se fait en quatre parties, dont celle des appartements royaux. Deux des ses pièces étaient consacrées à la princesse et future héritière de la couronne. On pouvait y admirer des photos de Princesse qui fait du ski, Princesse à la chasse, Princesse à cheval. On pouvait même contempler les magnifiques chef-d’œuvres que Princesse a dessinés quand elle avait 3 ou 4 ans. Je peux vous confirmer que ce n’est pas parce que l’on naît de sang royal que l’on est plus talentueux que les autres! Les sous-sols du palais contenaient quand à eux le Trésor, constitué des couronnes, sceptres et autres objets royaux ayant appartenu aux rois précédents. Dans la cour intérieure, nous avons eu la chance d’assister au changement des gardes, une cérémonie toute en musique qui congestionne les allers et venues des passants.

En fin d’après-midi, nous sommes passés à l’auberge pour cueillir nos bagages puis nous nous sommes rendus à la station d’autobus ou nous devions prendre une navette jusqu’au petit aéroport de Skavsta. En soirée, peu d’autobus s’y rendent alors nous n’avons guère eu le choix de prendre celui qui allait nous mener à l’aéroport plus de 4 heures avant le départ de notre vol vers Londres. Nous en avons profité pour nous étendre dans l’herbe et s’y préparer un petit lunch puisque Ryanair, notre compagnie aérienne, ne fourni rien à boire ni à manger.

Notre vol à duré moins de deux heures et une fois à l’aéroport de Stansted, où nous devions passer la nuit dans l’attente de notre second vol vers la Croatie, nous avons cherché Laure quelques minutes puisqu’elle devait peut-être venir nous y rejoindre pour nous accompagner dans notre veillée aéroportuaire. Alors que nous croyions être parmi les seuls à oser dormir sur les bancs de Stansted, nous avons été plus que surpris de constater que plusieurs dizaines, sinon centaines de personnes étaient étendues çà et là dans leurs sacs de couchage, occupant le bord des murs ou des panneaux d’information. Comme nous ne sommes pas parvenus à trouver Laure, nous nous sommes dénichés un des rares petits bouts de mur encore disponibles et y avons installé notre campement. Alors que nous étions sur le point de trouver le sommeil malgré le bruit et la lumière, Laure est arrivée, elle qui était déjà à l’aéroport depuis plusieurs heures. Nous avons réussi à roupiller quelque peu, après une petite jasette de retrouvailles (ça faisait 5 mois que je ne l’avais pas vue, ma p’tite Laure!). Quelques instants plus tard, quelqu’un est venu nous avertir que nous étions dans le chemin d’une file d’attente qui allait bientôt commencer. Nous avons donc déplacé notre chambre improvisée vers un autre bout de plancher pour les quelques heures qui restaient.

Cette courte et inconfortable nuit parsemée d’interruptions nous à presque mis dans le même état qu’après ma brosse de quelques jours auparavant, mais nous avons tout de même réussi à passer tous les sévères contrôles des aéroports londoniens pour monter à bord du Boeing 737 qui allait nous mener jusqu’en Croatie, ultime destination de mon périple européen.

29 juin 2007

34. En Suède avec Erik et Tina

(21 au 24 juin)

J’adore la Suède!!! Je n’y ai passé que 5 jours, mais il ne m’en fallait pas plus pour tomber sous le charme du pays des grands blonds aux yeux bleus. J’avoue par contre que l’accueil chaleureux que j’ai reçu de la part d’Erik et Tina a peut-être biaisé mon jugement! Pardonnez mon anglicisme, mais ce sont les deux personnes les plus sweet que je connaisse. Ce n’était que la troisième fois qu’on se rencontrait et je me suis senti comme si j’étais de la famille. Et je crois que Moana peut en autant.

Jeudi dernier, comme notre avion et notre train ont tous deux été en retard de plus d’une heure, Tina a eu droit à quelques minutes de sommeil de plus et elle est venue nous cueillir à la gare de Norrköping vers 6h30 du matin au lieu de 5h30 comme c’était originalement prévu. Une fois à l’appartement de mes amis, nous avons croisé Erik qui partait travailler. Moana et moi, qui venions de passer près de 24 heures sans réellement dormir, nous sommes effondrés dans nos lits déjà préparés. Tina nous a gentiment laissé récupérer un peu, jusqu’aux environ de midi. À peine étions nous debout que le déjeuner était déjà sur la table. Une fois bien rassasiés, Tina nous a fait faire le tour de sa petite ville. Magnifique! Tout est propre, calme, paisible. Les rails du tramway parcourent la jolie rue principale où s’alignent de part et d’autre boutiques et petits centres commerciaux. Les piétons et cyclistes y sont plus nombreux que les automobilistes, ce qui joue en la faveur de la tranquillité qui y règne. Pas de bruit de klaxon comme à Valence ou Montréal.

La ville est séparée en deux parties par une rivière longée d’un côté par un énorme parc où les uns se balladent dans les sentiers et les autres jouent au frisbee-golf. Quelques canards fixent les passants avec l’espoir de voir apparaître un bout de pain.

Dans un tout autre registre, nous sommes aussi allé visiter le parc industriel de Norrköping qui, contre toute attente, m’a plu énormément. Les bâtiments datent de quelques centaines d’années et nous propulsent à l’époque des premières grandes industries de textile et de métallurgie. Les plus intéressants ne servent par contre plus de manufactures et ils abritent maintenant des musées ou des facultés universitaires. Nous avons d’ailleurs visité le Musée du Travail, dont l’entrée était gratuite. On y retrouve plusieurs vestiges de l’industrie manufacturière des siècles derniers, dont d’énormes et bruyantes machines à tisser qu’une employée du musée à eu la gentillesse de faire fonctionner pour nous. Fascinés, les doigts enfoncés dans les oreilles, nous avons observé la machine qui était à l’époque une merveille d’ingénierie. L’usine de Norrköping n’en contenait pas moins de 300 et je n’ose même pas imaginer le vacarme que les pauvres ouvriers de l’époque ont dû endurer.

Après le boulot, Erik est venu nous rejoindre dans un petit café où nous dégustions d’énormes muffins maison. Nous sommes ensuite allé faire quelques courses pour le souper (nous avons mangé des vraies köttbullar, les boulettes de viande suédoises), mais aussi pour faire des provisions pour le party du Midsummer du lendemain. En soirée, nous avons écouté un film puis nous nous sommes couchés tôt en prévision de la courte nuit qui nous attendait…

Vendredi, veille du Midsummer, mais jour le plus important des festivités, nous nous sommes rendus dans la jolie petite ville de Soderköping pour assister aux activités traditionnelles reliées à cette grande fête, comme des danses traditionnelles. Les Suédois dressent aussi une grande croix recouverte de feuilles et de fleurs et effectuent quelques pas de danses autour. Sur le site des festivités, il y avait également quelques petits jeux plus ou moins pertinents, comme des loteries ayant pour prix du chocolat et des toutous ou le lancer de la botte de caoutchouc.

Après une crème glacée au bord de la rivière, nous avons pris un autobus jusqu’à Valdemarsvik où Evelina, une amie de Tina, est venu nous chercher en voiture pour nous emmener jusqu’à son chalet, à Tryserums. C’est là qu’allait être le vrai party, dans une mignonne et minuscule maison typiquement suédoises (toute de bois rouge avec les arrêtes blanches) de ce village au centre-ville constitué de 3 ou 4 commerces. Cette maison en est en fait une secondaire, pour les invités (ou les fiestas!). Evelina et ses parents habitent plutôt dans une demeure beaucoup plus grande juste à côté. Sur le terrain se trouvent aussi une étable et un grand champ où broutent quelques vaches et taureaux. Un vrai petit havre de paix!

Après notre arrivée, plusieurs autres personnes sont arrivées, jusqu’à ce que nous soyons une bonne vingtaine. Nous nous sommes installés autour d’une grande table dehors et nous avons dégusté le repas traditionnel du Midsummer, dont l’élément clé est du hareng coupé en morceau et baignant dans diverses sauces. Spécial, mais tout de même délicieux! À chaque 5 minutes, quelqu’un proposait un toast. Chacun remplissait alors un verre à shooter avec l’alcool de son choix puis l’avalait cul sec après que tout le monde ait chanté une petite chanson et scandé «SKOL!» tous en chœur.

Peu à peu, au fil des toasts et des cocktails, les rires sont devenus de plus en plus forts, certains se sont mis à chanter, d’autres à danser. Autrement dit, tout le monde était saoul! À part Tina, qui prenait des antibiotiques, mais qui est de toutes manières d’une nature plutôt énergique et enjouée. Nous avons élevé notre propre croix du Midsummer et on à dansé autour de celui-ci quelque chose qui s’apparente à La danse des canards, mais en version grenouille… Nous étions plutôt beaux à voir à en juger par les vidéos qu’on en a pris! Dans le salon du chalet se trouvait la «discothèque» où on se déhanchait sur des rythmes houses en faisait attention de ne pas sauter trop haut pour ne pas se taper la tête sur le plafond pas tellement plus haut que moi. Quand tout le monde à jugé avoir assez fêté, plus d’une quinzaine de personnes se sont étendus dans leurs sacs de couchages un peu partout dans le chalet. Comme Erik, Tina, Moana et moi étions les seuls qui étaient venus en autobus et non en voiture, nous avons eu droit à des matelas et des draps, même si dans l'état où je me trouvais j’aurais pu dormir sur du béton!

Bref, il y avait longtemps que je ne m’étais pas autant amusé… mais je l’ai un peu regretté le lendemain matin quand je me suis levé avec la pire gueule de bois de ma vie et un intense mal de bloc. Et ce fut le cas pour a peu près tout le monde, à part Tina évidemment. Ça m’a passé après avoir bien bu et mangé, mais je me suis promis de ne plus mélanger autant de types d’alcools à l’avenir!

Dans la journée, nous sommes allé faire une ballade en tracteur jusqu’au bord d’un lac, où deux courageux s’y sont baignés quelques secondes. En soirée, après s’être fait grillé de succulentes brochettes sur le barbecue, nous nous sommes à peu près tous rendus dans un village à une demie-heure d’où nous étions, dans une marine où avait lieu une énorme fête avec un bar et une discothèque aménagés à cette fin. À minuit, le soleil parvenait encore à donner des teintes roses orangées au ciel, qui ne s’est jamais complètement obscurci de la nuit. On s’est bien amusé, mais les séquelles de la veille ont limité nos ardeurs et nous ont fait rentrer tôt. Nous avons encore une fois passé la nuit au chalet d’Evelina et c’est sa mère qui, en allant travailler le lendemain matin,  nous a emmené en voiture jusqu’à l’arrêt d’autobus situé dans le village voisin.

Le temps de prendre une douche chez Erik et Tina et de faire nos bagages, nous sommes allé à la station d’autobus de Norrköping pour nous rendre à Stockholm, que Moana et moi tenions à visiter avant de quitter la Suède. J’ai donc dit au revoir à mes deux amis pour la troisièmes fois en un an (en Indonésie, en Espagne puis en Suède). Et peut-être que nos prochaines retrouvailles ne seront pas si lointaines puisqu’ils aimeraient bien venir me visiter à Montréal l’été prochain!

21 juin 2007

33. Mes derniers jours à Valence : plus d’un mois en quelques lignes

(16 mai au 20 juin)

Pour rattraper le retard que j’ai pris dans mes récits, je vais résumer en une seule fois tout ce que j’ai fait depuis le départ de Vicki jusqu’à aujourd’hui, jour de mon départ de Valence.

Croyez le où non, au cours du dernier mois, j’ai connu un certain « rush » de fin de session. Rien à voir avec Montréal par contre! Si je n’ai que peu ou pas parlé de mes cours ces dernières semaines, c’est que vraiment ils n’occupaient qu’une partie négligeable de mon temps, même si c’est bel et bien pour l’université que je suis ici et que le gouvernement me paye. Toutefois, durant les deux dernières semaines de mai et les deux premières de juin, j’ai dû consacrer la majeure partie de mon temps à mes travaux et projets d’école. Ironiquement, le cours-atelier qui a débuté un mois en retard, où le professeur était soit absent soit inutile et où personne n’a réellement su quoi faire avant le mois de mai, fut le cours qui m’a exigé le plus de temps et d’énergie. Je suis d’ailleurs plutôt satisfait du résultat auquel mes deux coéquipiers et moi sommes arrivés à obtenir avec aussi peu d’encadrement. Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais je devais concevoir un objet pour une compagnie espagnole de rotomoulage (procédé de moulage de plastique avec lequel on obtient des objets vides à l’intérieur comme un chocolat de Pâques) selon le thème Living Outdoor. Notre concept final est un banc qui d’un côté propose un une chaise normale et une chaise longue alors qu’à l’envers, il devient une chaise berçante. Allez voir les photos dans la section Valence – L’école parce que je m’imagine parfaitement que ce n’est pas facile à visualiser. On a donc passé plusieurs jours à peaufiner notre concept et à se remplir les narines de poussière de plâtre à force de poncer notre maquette. Lors de la présentation, j’ai vu pour la première fois le professeur démontrer un quelconque signe d’intéressement et d’enthousiasme. Même les représentants de l’entreprise ont semblé adorer notre projet et veulent maintenant en construire un prototype en grandeur réelle. Comme je quitte l’Espagne, je devrai laisser mes partenaires s’occuper de donner suite au projet…

Mis à part ce cours, j’ai aussi passé beaucoup de temps dans le laboratoire de photo pour développer les clichés en noir et blanc que j’ai entre autre pris sur la route de Don Quichotte. J’ai bien aimé apprendre à le faire, mais c’est un travail qui exige beaucoup de temps et de patience. Je vais probablement continuer de prendre des photos 35mm, mais c’est Jean Coutu qui va s’occuper du développement! Quant à mes cours de dessin et d’écodesign, ils ne m’ont pas exigé trop de temps; quelques heures à la dernière minute ont suffit pour tout terminer de façon satisfaisante.

Les fins de session espagnoles ne sont toutefois rien comparativement à celles de Montréal et il me restait donc suffisamment de temps libres pour continuer la plupart de mes activités et loisirs, comme la plage, les promenades au centre historique, les fiestas, etc. Le rythme de vie valencien normal, quoi!

Puis, il y a une semaines et demie, Moana, une amie du secondaire, est venue me rendre visite et a passé avec moi mes derniers jours à Valence. C’est aussi avec elle que je vais passer le reste de mon séjour en Europe, d’abord en Suède, puis en Croatie, où Laure, ma coloc à Montréal et aussi mon amie depuis le secondaire, viendra nous rejoindre.

La présence de Moana m’a donc obligé à revisiter chaque attrait touristique de la ville, à manger dans tous mes restaurants préférés, à passer de longues heures sur la plages, à faire la fiesta, … pas facile!

Le week-end dernier, j’ai fait une petite fête d’adieu dans mon appartement. En tout, nous étions près d’une trentaine dont la plupart était ceux avec qui j’ai lié mes plus fortes amitiés et qui ont joué un grand rôle dans mon séjour à Valence. Je sais que je risque de ne revoir que peu d’entre eux et ça m’attriste d’y penser, mais je m’étais fait à l’idée avant même de partir du Québec. Disons seulement que je ne pourrai plus regarder L’Auberge espagnole du même œil…

Hier soir, pour ma dernière soirée, je suis allé manger au Tanto Monta, un resto de tapas au coin de chez moi, avec mes colocs, Moana, Marie, Nat et quelques amis. J’ai essayé d’enregistrer chaque voix, chaque visage, chaque goût, chaque son, chaque image que je n’aurai pas l’occasion de revivre avant plusieurs années. Je crois que c’est la première fois que je pars et que je le réalise pleinement. C’est probablement parce qu’habituellement je connais la date de mon retour...

De retour à l’appartement, mes adorables colocs m’ont remis des cadeaux d’adieu typiquement espagnols pour que je me souvienne de mon passage dans le pays. D’abord, j’ai eu droit à un paquet de jambon iberico (jambon sec que l’on retrouve partout en Espagne), puis ils m’ont remis pour rigoler un petit taureau et des castagnettes, tout ce qu’il y a de plus kitch. Vous pouvez par contre être sûrs qu’ils vont décorer mon appartement dès mon retour à Montréal (si Laure est d’accord…)! Ensuite, il m’ont donné un t-shirt arborant une chauve-souris (emblème de Valence) apparemment sous l’effet de l’alcool et portant le foulard officiel de Las Fallas, et juste au dessus, le mot Ché, qui n’a pas tellement d’équivalent français, mais que les Valenciens utilisent à toutes les sauces, un peu comme un adolescent dirait man. Un même vêtement ne pourrait pas mieux représenter Valence! Finalement, j’ai reçu un drapeau de l’Espagne presque aussi grand que moi.

Ensuite, vers 2h du matin, j’ai fait mes adieux à Nat et Marie qui, malgré qu’on ne sera qu’un mois et demi sans se voir, n’a pas pu s’empêcher de pleurer. Je crois que c’est plutôt le fait que mon départ symbolise la fin d’une aventure que nous croyions éternelle qui lui a soutiré ces larmes…

Fidèle à mes habitudes, j’ai fait mes bagages durant la nuit avant mon départ. Comme je devais partir de l’appartement vers 11h, ça ne m’a laissé que cinq petites heures pour dormir et empêcher le manque de sommeil accumulé de faire trop de ravage. Une fois l’heure du départ venue, mes trois colocs sont venus me conduire à la station d’autobus. Nous n’avons pas trop tardé à faire nos adieux et c’est tant mieux, ça aurait pu être difficile; s’il y a des gens de qui je vais m’ennuyer, ce sont bien Miquel, Juan et Enrique!

Moana et moi sommes donc monté dans un bus qui nous a mené jusqu’à Madrid, d’où part notre vol pour Stockholm. C’est d’ailleurs de l’aéroport que je termine ces lignes. Durant les prochains jours, je vais être à Norrköping chez Erik et Tina, mes deux amis suédois, pour faire la fête avec eux durant le festival du Midsummer, qui coïncide avec la St-Jean.

C’est donc sur ça que se terminent les cinq mois des mes aventures valenciennes. Cinq mois qui m’ont semblés cinq semaines, mais durant lesquels j’ai fait, vu, goûté, entendu, essayé, appris plus de chose qu’en cinq ans! VALENCE, TU VAS ME MANQUER!!!

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